Frère de Michel Richard dit Sansoucy
Voici un aperçu de la conférence de Denis Savard (présenté à la Réunion Richard du Congrès Mondial Acadien) – Les Richard dit Cadet dit Robichaud ainsi que son article « Le pionnier Acadien oublié par l’histoire et redécouvert par l’ADN, qui fut publié dans l’Acadie Nouvelle le 9 novembre 2024.
Il y a déjà huit ans qu’une « bombe » était larguée dans la généalogie des familles Robichaud et Richard. L’ADN venait de démontrer qu’une branche de la famille Robichaud n’était pas à l’origine des Robichaud, mais des Richard, de la même souche que Michel Richard dit Sansoucy.
Avec un minimum d’information concernant l’ADN-Y des Robichaud et des Richard, nous savions seulement que Joseph Robichaud (à Charles à Étienne Robichaud) et ses descendants mâles était en fait des Richard (Signature ADN-Y : R1b-FT163002) plutôt que des Robichaud (J2-BY63627). L’ADN-Y est seulement transmis de père en fils et est inchangé d’une génération à l’autre, suivant donc généralement les noms de familles.
Depuis quelques années, d’autres Robichaud ont reçus leurs résultats d’analyses ADN-Y et les recherches ont pu démontrer que ce n’est pas Joseph Robichaud mais plutôt son père, Charles Robichaud, le supposé fils d’Étienne Robichaud qui n’est pas un Robichaud mais un Richard.
Au début, on pensait automatiquement à un scandale dans les demeures Robichaud et Richard. Par contre, les analyses ont permis de révéler l’existence d’un pionnier acadien, décédé trop jeune et oublié par l’histoire.
Avec les nouvelles analyses ADN-Y et les recherches faites par Stephen A. White du Centre d’Étude Acadienne ont permis d’avancer de nouvelles hypothèses. En analysant des registres paroissiaux de Port-Royal, Stephen A. White remarque que Charles, comme sa sœur Madeleine, prend le nom Cadet plutôt que Robichaud.
Le mot cadet est généralement utilisé pour signifier une personne plus jeune et non les plus âgés, ce qui intriguait Stephen A. White. Charles et Madeleine étaient pourtant les enfants aînés de Estienne Robichaud et de Françoise Boudrot. Pourquoi donc utiliser le nom Cadet?
En examinant la composition de la famille Robichaud telle qu’on la connaissait dans les recensements, on remarque aussi qu’il y a au moins 3 ans entre la naissance de Charles Robichaud (Cadet) vers 1666 et Prudent né vers 1669. Cette analyse indiquerait qu’il y avait au moins deux fratries dans cette famille et que Charles et Madeleine sont nés des mêmes parents et qu’ils sont enfants d’un Richard, surnommé Cadet, puisque ce sobriquet leur est aussi transmis. Ceci indiquerait donc que Charles et Madeleine seraient simplement les enfants d’un premier mariage de Françoise Boudrot. Après le décès de son premier marie entre 1665 et 1667 (Selon le recensement de 1678, Madeleine était âgée de 16 ans et Charles avait 12 ans), Françoise aurait épousée en seconds noces Etienne Robichaud vers 1668.
Au recensement de 1686, Françoise Boudrot, étant à nouveau veuve, répond au recensement. Charles Robichaud, même s’il est le fils aîné (à 19 ans), est énuméré en dernier dans la liste des enfants d’Étienne et de Françoise. Les enfants dans les recensements étant habituellement énuméré du plus vieux au plus jeune, ceci serait une indication d’un enfant né d’un premier mariage.
Alors, qui était le premier mari de Françoise Boudrot? Nous savons à partir des résultats de tests ADN-Y que ce serait un Richard. Le plus souvent, on assignait des sobriquets usuels de « aîné » puis « le jeune » dans les documents officiels. Plus rarement, « Cadet » est utilisé pour le deuxième du nom. « Cadet » est déjà très rarement utilisé comme surnom et il n’y a pas mille raisons pour l’être. Le premier mari de Françoise Boudrot n’a aucune raison de transporter ce sobriquet avec lui en Acadie, sauf pour le différencier d’un frère qui serait aussi en Acadie.
Si nous n’avons pas de preuves absolues, le père de Charles et de Madeleine Richard dit Cadet dit Robichaud se nommait for probablement Michel Richard dit le Cadet, par opposition à son grand frère, Michel Richard dit Sansoucy.
Selon André-Carl Vachon, Michel Richard dit Sansoucy serait débarqué en Acadie en 1651 et après ses services militaires, a épousé Magdeleine Blanchard vers 1656. Encore selon André-Carl Vachon, son frère, Michel Richard dit Cadet serait arrivé en Acadie 10 ans plus tard vers 1661 et aurait épousé Françoise Boudrot vers 1662.
C’est une hypothèse très valable. Peut-être que nous ne pourrons jamais le confirmer à 100% sans trouver d’autres documents originaux ou d’autres découvertes en France de résultats ADN-Y. Peut-être un jour.
Sources : Acadie Nouvelle du 9 novembre, 2024, Denis Savard, page 28, A.C. Vachon, La colonisation de l’Acadie. / Recherche des registres : P. Richard