Charlene Marie Richard est née le 13 janvier 1947, la deuxième de 10 enfants de Mary Alice Matte Bourgeois et Joseph Elvin Richard, de Richard, Louisiane. Selon toutes les indications, Charlene était une fille cajun normale, fervente catholique (il a été rapporté qu’elle et son frère John Dale « jouaient la messe »), une bonne étudiante intéressée par le sport, l’équitation, la musique et la danse.
Selon le récit de Marcia Gaudet, « Folk Veneration among the Cajuns», en janvier 1957, elle a lu un livre sur Sainte Thérèse de Lisieux. Thérèse était une jeune Française qui souffrait et mourut d’une maladie débilitante. Elle offrit ses souffrances par la prière à Dieu et fut canonisée. Charlene demande alors à sa grand-mère si elle peut aussi devenir sainte en priant comme Thérèse.
Un après-midi, après avoir joué dehors, Charlene a rapporté à sa mère qu’elle venait de voir une grande femme en noir qui semblait lui parler, bien que Charlene ne puisse pas voir son visage. La femme s’éloigna sous les arbres au bout d’un moment.
Peu de temps après, l’enseignante de Charlene à l’école primaire de Richard, où Charlene fréquentait la sixième année, a alerté ses parents que Charlene n’était « pas elle-même ». Ils ont emmené Charlene pour un traitement médical, et on lui a diagnostiqué une leucémie lymphatique aiguë. Deux semaines plus tard, le 11 août 1959, Charlene décède à l’hôpital Notre-Dame de Lourdes à Lafayette.
Son comportement à l’hôpital a attiré l’attention de la directrice de pédiatrie, sœur Teresita Crowley, et de l’aumônier de l’hôpital, le révérend Joseph Brennan. Ils ont observé que bien que la jeune fille souffrait constamment, elle offrait sa souffrance pour les autres, priant pour leur guérison ou leur conversion alors même qu’elle mourait.
Crowley et Brennan ont fait connaître la « spécialité » de Charlene à d’autres, y compris le bon ami de Brennan, le révérend Floyd Calais. Bien qu’il n’ait jamais rencontré Charlene, Calais était convaincu de l’influence extraordinaire de Charlene, ayant entendu Brennan parler de personnes pour lesquelles elle avait prié à l’hôpital. Ils avaient été soit guéris, soit convertis au catholicisme avant leur mort. En 1961, Calais a commencé à prier Charlene pour une nouvelle paroisse. La même année, il est affecté à l’église St. Edward de Richard, la paroisse natale de Charlene.
La nouvelle de Charlene s’est rapidement propagée et la population locale a commencé à lui faire des dévotions, visitant sa tombe et priant. Des cartes de prière et des pétitions ont commencé à circuler, et la sphère d’influence de « La petite sainte cajun » s’est étendue au-delà de l’Acadiana, au-delà de la Louisiane et même au-delà des États-Unis. Des témoignages de personnes aidées par Charlene ont également commencé à circuler.
Le 11 août 1989, 30 ans après la mort de Charlene, une messe en plein air a été célébrée, avec plus de 4 000 personnes présentes. Les responsables de l’église locale ont toujours soutenu sa nature dévote et ont suggéré pendant des années la possibilité de sa canonisation.
Charlene Richard a attiré l’attention des médias nationaux. En 1999, la série télévisée « Unsolved Mysteries » a présenté son histoire, ainsi que les histoires de personnes qui prétendaient avoir été guéries en la priant.
Parmi eux, Nicole Price de Morgan City, une petite fille qui a reçu un diagnostic de neuroblastome et qui s’attendait à mourir dans quelques mois. Elle a vécu neuf ans de plus avec l’intercession de Charlene, a déclaré sa famille.
Donald Leger était sergent dans l’armée lorsqu’il a eu un accident qui lui a brisé les deux talons. Les médecins ne lui laissaient aucun espoir de marcher à nouveau. Léger a prié Charlene. En quelques semaines, il marchait, courait même. Il attribue son rétablissement à Charlene.
Tara Roy a développé un cancer du côlon à l’âge de 21 ans. Elle a essayé de fréquenter l’université mais continuait à se sentir mal. Elle et ses parents sont allés à plusieurs reprises à la tombe de Charlene, dans l’espoir d’avoir un rétablissement miraculeux. La dernière fois qu’ils l’ont fait, elle a tracé les lettres du nom de Charlene avec ses doigts. Presque immédiatement, elle se sentit mieux. Elle a vite découvert que son cancer était en rémission. Plus tard, elle a terminé l’université, a obtenu une maîtrise et s’est fiancée. Les Roy pensent que visiter la tombe de Charlene l’a aidée à se rétablir. Il existe des dizaines d’histoires similaires de personnes guéries et ayant des intentions accordées par dévotion à Charlene.
En janvier 2020, Mgr Douglas Deshotel a officiellement ouvert la cause de la sainteté de Charlene Richard à la messe de Lafayette, en compagnie de deux autres candidats acadiens, Auguste Nonco Pelafigue et le révérend J. Verbis La Fleur. Charlene et Pelafigue ont été nommées « Serviteur de Dieu » après la messe ; ceci qui est le premier pas vers la sainteté.
Le 11 août 2021 est le 62e anniversaire de la mort de Charlene Richard. Il y aura une messe de pétition commémorant la date à 18 h. à l’église St. Edward à Richard. Le curé de l’église St. Edward sera le célébrant principal. La célébration commencera à 17h30 avec un chapelet
Selon Bonnie Broussard, présidente de la Fondation Charlene Richard, le chemin de la sainteté pour Charlene continue. La cause a été inscrite à l’ordre du jour de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis en novembre, pour approbation. « Nous sommes heureux, car notre cause avance rapidement et cette approbation nous donnera plus d’élan. Notre postulat à Rome, le Père Escolante, a été très encourageant », a déclaré Broussard.
Les quatres étapes de canonisation : Serviteur de Dieu, Vénérable, Bienheureux(se), Saint(e).
Source : Ellen Fucich/The Daily Iberian 31 juillet 2021 / Informations généalogiques et italiques – Paul Richard, Dieppe, N.-B.
Articles
New York Times Magazine, Décembre 2022 (en Anglais)
Mise à jour
La « Petite Sainte Cajun » de la Louisiane arrive au Vatican
Richard, LA (KPEL News) – Le voyage vers la sainteté de Charlene Richard, surnommée la « petite sainte cajun », a commencé avec sa mort en 1959 à Richard, en Louisiane. Désormais, la décision de savoir si elle doit être canonisée est entre les mains du Vatican.
Le 13 janvier 2024, une cérémonie dans sa ville natale au nord-ouest de Rayne a clôturé la phase diocésaine de la cause de canonisation. L’événement était dirigé par le P. Korey Lavergne, curé de la paroisse de l’église Charlene de St. Edward, qui a qualifié cette journée de « journée unique dans une vie ».
Ce jour-là, au cours d’une « cérémonie unique », Mgr Deshotel, du diocèse de Lafayette, a également béni les documents, et les personnes impliquées dans la préparation des documents ont prêté serment d’avoir accompli leurs tâches.
La semaine suivante, le P. Lavergne et d’autres prêtres de Louisiane ont commencé leur voyage vers Rome pour remettre l’ouvrage de plus de 1 000 pages au Vatican. La phase romaine de l’enquête a commencé et les personnes désignées par l’Église catholique examineront les informations et décideront si elles recommandent Charlene pour la sainteté.
Le P. Lavergne a documenté plusieurs étapes de leur parcours sur sa page Facebook, et il est clair que même les prêtres peuvent être impressionnés par leurs expériences catholiques.
Les catholiques de Louisiane savent que tout dans l’église est fait non seulement avec respect, mais aussi avec beaucoup de cérémonie. Nous aussi, nous savons rire.
Des centaines et des centaines de personnes au fil des ans ont demandé l’intercession de Charlene et prient pour que la « petite sainte cajun » du sud de la Louisiane soit canonisée. Quelques personnes ont rejoint les prêtres pendant leur voyage vers Rome mais, grâce au Père. Korey, nous pouvons tous partager cet enthousiasme.
Article et vidéo site web KPEL
Sources: Site web KPE:, photos du site web “The Advocate” (plus sur le site web)